L'influence du "gaming" à la littérature

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27/11/2016

L'Artbook, Keith Parkinson, éditions Milady

Pour écrire sur l'illustrateur Keith Parkinson, il m'a fallu m'immerger dans son monde. Pour faciliter la tâche, il fallait donc que je me procure son magnifique artbook retraçant son travail. 

Tombé entre mes mains, le livre est juste superbe. Traduit et édité par les éditions Milady en 2010, il retransmet bien l'essence du travail de l'artiste. Au fur et à mesure que l'on tourne les pages, ce beau-livre nous fait faire connaissance plus en profondeur avec le cheminement artistique de Keith Parkinson.

La première chose à louer dans cet artbook est l'introduction signée par Terry Goodkind, un grand nom du genre et aussi un proche ami de l'illustrateur. Quoi de plus prestigieux pour promouvoir un livre! Il y confie l'importance pour lui de collaborer avec Keith Parkinson. Partageant la même vision des choses, et particulièrement de l'art, ils ont formé le tandem idéal pour produire d'accrocheuses couvertures de fantasy. Il faut dire que Keith Parkinson a une vraie sensibilité avec une grande capacité pour traduire le cœur d'un roman à travers un seul tableau, sans pour autant le surcharger.

Les premières pages sont consacrées au processus de création de l'artiste. Il nous explique les différentes étapes qu'il suit en fonction de ce qu'on lui demande pour aboutir à tel ou tel tableau. Un chapitre qui nous fait tout simplement pénétrer dans son atelier. En fait, il commence par sélectionner le support sur lequel il va œuvrer, puis il passe à la sélection du dessin qui viendra trôner au centre de sa composition finale. Il commence toujours par peindre l'arrière-plan pour terminer par l'intégration de ce qui va venir occuper le devant de la scène. Un long travail minutieux qui demande du temps et de l'inspiration.

Un début de livre qui nous dévoile les esquisses qu'il a réalisées pour telle ou telle couverture. Chaque dessin est annoté de sa main pour aiguillonner le maquettiste lors de l'impression finale. Cela témoigne de l'ampleur de la besogne. Car être un illustrateur professionnel, ce n'est pas seulement se contenter de réaliser un dessin. Une commande, c'est bien souvent plusieurs essais pour plaire au commanditaire et lui donner du choix. C'est un travail exigeant et fort intéressant. 

Le reste de l'artbook fait un état des lieux de quelques-unes de ses œuvres. Tout n'y est pas car cela ne tiendrait pas dans un seul livre, mais cela donne une idée générale du style de l'artiste.

Keith Parkinson a pris soin de commenter chacune des illustrations choisies afin de partager ses souvenirs, des détails de réalisation. Il y fait quelques confidences sur les lieux ou les personnes qui l'ont inspirés par exemple. On réalise ainsi que c'est un amoureux de la nature. Ce qui ressort bien dans les couvertures de L’Épée de Vérité, par exemple. Les paysages y sont justes époustouflants. 

L'important ici n'est pas de vous faire un contre-rendu détaillé de chacune des œuvres présentées, ce serait trop fastidieux et sans intérêt pour vous. Autant vous laissez découvrir ces merveilles par vous-même, la délectation n'en sera que meilleure. Pour moi ce qui est incroyable dans ce livre est de constater que chaque création aussi bien une couverture de livre, de magazine, une jaquette de jeu vidéo qu'une carte à jouer, toutes sont en réalité de grands tableaux. Clairement c'est de l'Art qui nous raconte une histoire avec un grand H. Et ceux-ci ne sont pas figés. Bien au contraire, ils transfigurent du mouvement, de l'action. Ce qui est pour le moins prodigieux. 

Artiste dans l'âme, Keith Parkinson a profondément marqué son temps. Un beau-livre qui honore sa mémoire et que les amateurs des univers de fantasy ne peuvent que se réjouir de posséder dans leur bibliothèque. 

Fantasy à la carte

Keith Parkinson
L'Artbook
Editions Milady

20/11/2016

Joanne K. Rowling, John Tiffany & Jack Thorne, Harry Potter et l'Enfant maudit, tome 8, éditions Gallimard

Quel fan n'a jamais rêvé de connaître la vie d'adulte d'Harry Potter? J.K. Rowling avait amorcé les choses en écrivant son dernier chapitre dix-neuf ans plus tard dans lequel on découvrait un Harry adulte marié avec Ginny Weasley et père de trois enfants. Mais ces quelques lignes nous avaient clairement laissés sur notre faim. Et au plus grand désespoir des plus fervents lecteurs, l'auteure avait été intraitable en déclarant en 2007 que le septième tome serait bel et bien le dernier. Et voilà que J.K. Rowling s'associe à John Tiffany et Jack Thorne pour écrire une huitième histoire sous la forme d'une pièce de théâtre. C'est en juillet 2016 que cette pièce est jouée à Londres, et connaît dès sa première représentation un beau succès. 

Avec plus de 2,6 millions d'exemplaires vendus au Royaume-Unis et aux États-Unis, les Français, fans du plus célèbre sorcier à lunettes trépignaient d'impatience de découvrir à leur tour le texte intégral de la pièce en librairie. Comme quoi Harry Potter représente un vrai cataclysme puisque petits et grands n'ont pas hésité à se lancer dans la lecture d'un texte de théâtre. Ce qui témoigne bien de l'ampleur de l’événement.  
Comme tous ces passionnés, j'étais moi-même curieuse de découvrir cette histoire inédite même si le choix du format n'est pas ce que je préfère. Il faut bien le reconnaître une pièce de théâtre ne se lit pas comme un roman.

Néanmoins on échappe pas au phénomène Harry Potter et comme le roman m'est arrivé entre les mains il y a peu, je peux vous certifier que je n'ai pas résisté bien longtemps pour y plonger tête la première.

Harry Potter et l'Enfant maudit est une belle occasion de retrouver Harry et ses amis, de les voir grandis, devenus parents. Ils vont apprendre ce que ces responsabilités impliquent. Pas facile d'être parent à son tour, et Harry va en prendre toute la mesure avec son second fils, Albus qui est à l'honneur dans cette présente histoire. On suit ses aventures à Poudlard, les amitiés qu'il se fait. Pas évident de marcher dans les pas d'un père si légendaire. Albus va d'ailleurs en subir toutes les conséquences, plus que son frère ou sa sœur d'ailleurs. Il va en souffrir et va donc tout faire pour se démarquer à son tour comme son père avant lui. Mais alors qu'Harry a subi son destin, Albus, lui, va tenter de forger le sien. Seulement chacune de nos décisions a des répercussions et pas toujours celles que l'on escompte. 

Une pièce de théâtre qui offre l'opportunité de voir qu'en changeant un seul élément du passé, cela peut tout remettre en question, et que l'histoire aurait pu tourner tout autrement. 
Pour les plus nostalgiques, se replonger dans cette saga sera un bonheur. Le temps de quatre actes, on est à nouveau transportés par la magie potterienne. Et je dirais que le plus grand plaisir de lire ce livre est là. Finalement, l'histoire en elle-même ne nous fait pas de grandes révélations. J. K. Rowling y multiplie davantage les allers-retours dans le passé plutôt que de proposer une vraie avancée dans le présent d'Harry et des siens. 

Un texte tout de même porteur qui aborde des thématiques fortes: l'amitié, le courage, l'amour filial pour ne citer qu'elles. Entre passé et présent J.K. Rowling donne à sa saga un nouveau regard et permet à notre imaginaire de s'évader une fois de plus.

En refermant ce livre une chose demeure présent dans notre esprit, et si Voldemort n'était pas mort, que ce serait-il passé? 

Avec déjà 573 000 exemplaires vendus et l'approche des fêtes de Noël, les éditions Gallimard visent les 700 000 et il se peut qu'elles soient largement exaucées car quel triomphe en librairie puisque le livre est numéro un des ventes depuis sa sortie. C'est encore une belle consécration pour le plus grand sorcier de tous les temps et sa maman!
  
Fantasy à la carte 

Joanne K. Rowling
Harry Potter et l'Enfant maudit
Editions Gallimard

13/11/2016

The Vampire Diaries, où le vampire devient glamour

Le vampire est devenu à la mode depuis quelques décennies sur le petit écran. The Vampire Diaries en est un bel exemple à l’heure actuelle. Cette série moderne vient d’ailleurs faire le pendant de la célèbre série des années 90, Buffy the Vampire Slayer. Bien entendu progrès techniques obligent, cette nouvelle série va largement en bénéficier.

Inspiré des romans de L.J. Smith, Le Journal d’un vampire, The Vampire Diaries est créé par Julie Plec et Kevin Williamson. Elle est diffusée depuis le 10 septembre 2009 aux Etats-Unis et depuis le 29 aout 2010 sur le câble en France. 
L’intrigue de départ du scénario est la même que celle des romans puisqu’ici il est question du destin d’une adolescente, prénommée Elena Gilbert qui vit chez sa tante avec son petit frère, Jérémy depuis la disparition de leurs parents, tués dans un accident de voiture. Comme tous adolescents, Elena et Jeremy sont scolarisés dans le lycée de Mystic Falls. Là-bas, la jeune fille y côtoie ses deux meilleures amies, Caroline et Bonnie et y vit tranquillement jusqu’à cette fameuse rentrée scolaire où elle fait la rencontre d’un certain Stefan Salvatore. Sombre et solitaire, Elena est intriguée, voire troublée par le jeune homme. De fil en aiguille, elle va se lier d’amitié puis d’amour avec lui et faire la rencontre de son inquiétant frère Damon. Très vite, elle découvre qu’ils lui dissimulent un lourd secret. En effet, les frères Salvatore sont en réalité des vampires. Et si l’un des Salvatore, Stefan est un gentil vampire qui se nourrie de sang animal, l’autre, Damon, est quant à lui un vampire terriblement dangereux qui traque ses victimes pour les vider intégralement de leur sang. Tous trois vont former un triumvirat explosif car dans les univers fantasy, les gens ne sont ni noirs ni blancs. Chacun a sa part d’ombre et sa part d’innocence. Mystic Falls va devenir le terrain de jeu des forces obscures contre lesquelles les jeunes gens vont devoir lutter afin de survivre.

Même si au début de la série, on retrouve des éléments communs aux romans, la série va vite s’en affranchir en modifiant un certain nombre d’éléments comme l’ajout de héros, des modifications dans l’apparence de certains personnages ou dans leurs patronymes.

Souvent critiqué par certains téléspectateurs qui ont vu en elle, une simple copie de la saga cinématographique Twilight, The Vampire Diaries connaît malgré tout un beau succès puisque déjà sept saisons ont été produites, et que la huitième est en cours de tournage. Pourquoi une telle controverse, d’ailleurs? Tout simplement parce que l’on retrouve des détails communs. Là aussi, il est question d’adolescents tombant amoureux l’un de l’autre alors que l’un d’eux est un vampire. Et comme Twilight, l’histoire se passe dans une petite bourgade américaine où se retrouvent vampires et loups garous. Néanmoins les similitudes s’arrêtent là, ce qui a permis à la série de faire son chemin dans le cœur de ses fans.

The Vampire Diaries, c’est d’abord un joli trio qui porte la série, constitué de Paul Wesley et Ian Somerhalder qui interprètent Stefan et Damon Salvatore, ainsi que Nina Dobrev qui, on l’aura compris, joue ici Elena Gilbert. Trois acteurs à la carrière différente puisque Nina Dobrev, d’origine Bulgare était davantage une mannequin qu’une actrice avant de tourner dans la série. Paul Wesley cumule déjà quelques interprétations à son palmarès. Il fait notamment des apparitions dans Smallville, Fallen, Mes plus belles années et côté cinéma dans The Russell Girl ou Killer Movie. Quant à Ian Somerhalder, il a marqué le petit écran en jouant dans Lost : Les Disparus. Occupant les rôles principaux, faire le bon casting était nécessaire pour le succès de la série. Pari réussi car tous les trois apportent légèreté, émoi, humour et même passion. C’est une belle complicité qui s’est instaurée entre ces trois-là et cela crève l’écran. On prend plaisir à les voir se donner la réplique. Nina Dobrev réussit à faire grandir son personnage puisqu’au tout début, elle joue une jeune adolescente, naïve et un peu fleur bleue. Or, au fur et à mesure des saisons, elle va être malmenée et cela va la changer, l’endurcir et la faire murir d’une certaine manière. Nina Dobrev y est très touchante dans ce rôle avec ses forces et ses blessures intérieures. Alors qu’on la croit être une oie blanche, il n’en est rien. Elle peut faire preuve de noirceur pour atteindre son but. La particularité de son rôle est qu’elle en interprète deux puisqu’elle est tantôt Elena Gilbert, tantôt Katherine Pierce. Or ce sont deux personnalités aux antipodes, donc toute la difficulté de l’actrice était de passer dans la peau de l’une puis de l’autre avec facilité. Ce que Nina Dobrev maîtrise parfaitement, elle y est d’ailleurs assez bluffante. Paul Wesley apparaît d’abord comme l’archétype du gentil. Vampire, il l’est assurément mais il a renoncé à tuer des humains pour survivre. Il faut dire que son passé est plutôt sanglant puisqu’il était surnommé le boucher. Un  « petit nom » qui en dit long sur l’ignoble créature qu’il fut. Paul Wesley est à mon sens le rôle masculin le plus attendrissant de The Vampire Diaries. Par opposition, Ian Somerhalder qui joue son frère apparaît en premier lieu comme un vampire suffisant, froid et cruel. On a tendance à le détester dès ses premières minutes de jeu. Comme quoi, Ian Somerhalder est un acteur de talent car lui aussi fait évoluer son personnage. Plus que ça puisque c’est presque un virage à 180 degrés qu’il lui fait faire. En effet, Damon passe du méchant au gentil par amour pour Elena. Elle est quelque-part sa rédemption. Il nous ouvre peu à peu son cœur et réussit à changer le regard des téléspectateurs qu’ils ont sur lui. Le ténébreux Ian est sans doute le plus bouleversant.
D’autre part, cette série a beaucoup de seconds rôles. Alors sans les citer tous, on va parler de certains, peut-être les plus importants. Il y a déjà le petit frère Jérémy interprété par Steven R. McQueen. Lui aussi a commencé une carrière dans le mannequinat avant de se tourner vers le cinéma. Il commence à cumuler les apparitions dans un certain nombre de séries américaines à succès comme Numbers, FBI : Portés disparus, Les Experts : Miami ou encore Chicago Fire. Bien que très jeune, Steven R. McQueen arrive sans mal à captiver l’attention de son public. Il fait corps avec son personnage d’adolescent mal dans sa peau, en recherche d’affection et est donc intéressant à suivre.

Les deux meilleures amies d’Elena sont également deux piliers de The Vampire Diaries. D’abord, Katerina Graham alias Bonnie Bennett, c’est la sorcière de la série. Elle a déjà une carrière bien riche aussi bien au cinéma avec des films comme A nous quatre, Un Noel recomposé, Dance Battle : Honey 2, 17 ans encore qu’à la télévision avec Malcom, Le Monde de Joan, Newport Beach, Les Experts ou encore Hannah Montana. Une solide expérience pour cette jeune femme qui donne du poids à son jeu d’actrice. Sérieuse et appliquée, Katerina Graham y incarne une sorcière qui ne fera que monter en puissance, aussi bien du point de vue magique que de l’importance de son personnage. Caroline Forbes, la seconde meilleure amie de notre principale héroïne est interprétée ici par Candice King. Autant, elle est horripilante dans les premiers épisodes, tellement elle y est superficielle et écervelée, autant elle donne de l’épaisseur à son rôle au fur et à mesure des saisons. Candice King y joue une improbable vampire. Transformée par malveillance, elle a su changer le regard que l’on a pu porter sur elle au tout début de cette série. Pétulante et pleine de vie, c’est un vrai bulldozer de bonne humeur.

Face à cette petite bande d’amis, il y a bien évidemment le côté obscur dévolu aux personnages qui incarneront les méchants de l’histoire. Le plus important d’entre eux, celui qui fera d’ailleurs ressortir la noirceur de chaque héros de la série revient à Joseph Morgan. Déjà connu pour avoir joué dans Alexander, Master and Commander : De l’autre côté du monde ou encore Mansfield Park, Joseph Morgan laisse sa marque. Dire qu’il est bien dans son rôle est un euphémisme. Le fameux originel Klaus sème la terreur là où il passe et il n’est jamais bon de croiser son chemin. Fol allié, opportuniste, il cherche à avoir l’ascendant sur tous. Plus que l’immortalité, il veut dominer le monde, en faisant des humains ses créatures. Il est bien entendu la plus grande menace pour la communauté de héros et sera difficile à détruire. Tout l’intérêt de The Vampire Diaries sera bien entendu de multiplier les affrontements avec lui. N’oublions pas que la lutte entre le Bien et le Mal est incontournable à toute trame fantasy, or ici elle va se structurer autour de ce personnage, d’où son importance pour l’intrigue.

Bien entendu, de nombreux autres acteurs et actrices vont fréquenter les plateaux de tournage de cette série et vont même s’y illustrer tant leur prestation est excellente.  Chacun apporte sa petite touche et enrichit la saga. Seulement, l’intérêt ici n’est pas de cataloguer chacun d’entre eux, juste de vous mettre l’eau à la bouche pour découvrir The Vampire Diaries si ce n’est pas encore fait. 

The Vampire Diaries, c’est une multitude de petites histoires car chacun des protagonistes vivent des choses différentes, chacun est aux prises avec ses propres soucis. Cela donne du dynamisme à la série car il y a presque des rebondissements à chaque épisode. Chaque personnage a une personnalité complexe et facilite l’identification des spectateurs à tel ou tel protagoniste. Ainsi, le spectateur est tenu en haleine tout au long de ses huit saisons.

Pour l’anecdote, l’épisode pilote de la série est tourné à Vancouver, puis les autres sont pour l’essentiel réalisés à Covington en Géorgie.  

Une série riche qui promet du grand spectacle puisque nous sommes dans une ambiance fantasy. Ici se succèdent donc les manifestations paranormales entre les attaques de vampires qui se déplacent à une vitesse vertigineuse, les métamorphoses en loup-garou, ou encore les actes de sorcellerie. Visuellement The Vampire Diaries est très réussi, plus réaliste par rapport à ce qui se faisait avant à la télévision. Et n’oublions pas que les séries ne bénéficient pas des mêmes budgets que le cinéma. En conséquence, on peut dire que The Vampire Diaries est un beau succès télévisuel. Elle a reçu de nombreuses distinctions récompensant tantôt les acteurs, tantôt la série elle-même. Ce qui a incité la productrice Julie Plec a réalisé une série dérivée, The Originals, qui est centré sur le terrifiant Klaus, alias Joseph Morgan. Une belle consécration aussi bien pour l’acteur que pour ces deux séries. La fantasy portée à la télévision assure ainsi au genre un rayonnement exceptionnel. 


Fantasy à la carte

06/11/2016

Pierre Pevel, Le Royaume Immobile, Le Paris des Merveilles, tome 3

C'est l'effervescence dans l'Outre-Monde. Après des années de guerre, les fées et les dragons se sont enfin réconciliés. Le monde est sur le point de changer, ce qui affectera d'ailleurs aussi bien l'Outre-Monde que la Terre. En effet, de nouvelles élections au Parlement des Fées se préparent. Même les simples humains pourront y siéger. En l’occurrence Falissière, l'ami de Griffont est pressenti pour y occuper un siège. Griffont, lui-même est impacté puisque le responsable du cercle Cyan lui suggère d'y siéger également. Mais ce dernier n'aura guère le temps d'y songer car un autre de ses amis, un mage cyan cette fois-ci le sollicite pour être témoin d'un duel entre un mage incarnat suffisant et lui-même. Bien entendu, les duels sont illégaux et formellement interdits. De plus si cela se savait, cela entacherait durablement les relations déjà tendues entre les cercles Cyan et Incarnat. Réticent, Griffont tente en vain d'en connaitre les raisons. Seulement François Troiville n'en démord pas. Question d'honneur dit-il sans plus d'explications. Mais par amitié et fidélité, Griffont accepte tout de même cette délicate mission. 

La situation promet d'être épineuse, surtout lorsqu'on en ignore les motivations. Griffont voit bien que Troiville semble avoir développé une haine mortelle pour cet Incarnat, ce Dalmas. 

Il ne manquerait plus qu'il le tue lors de ce duel. Mais le jour-j, Dalmas s'est mystérieusement volatilisé. Une enquête est ouverte et les soupçons se portent sans surprise sur Troiville.

Mais c'est sans compter Griffont qui va tout mettre en oeuvre pour innocenter son ami.

Un récit qui se présente encore comme une enquête difficile, d'autant qu'une bande d'anarchistes menace sérieusement Paris et Ambremer.

Griffont et la baronne auront encore fort à faire pour démêler toutes ces histoires et empêcher le pire d'arriver.

Avec sa verve coutumière, Pierre Pevel nous emporte dans son dernier volet du Paris des Merveilles pour un voyage qui ne manquera pas de toucher la corde sensible car certains événements de cette fiction ne seront pas sans rappeler notre triste actualité. 

Pierre Pevel profite de sa nouvelle intrigue pour développer son univers. Il nous parle d'Onirie mais aussi et surtout de ce Royaume Immobile duquel ce troisième tome tire son nom. 

Comme ses confrères, Pierre Pevel est avant-tout un inventeur d'univers et son Paris des Merveilles en est une belle démonstration. Il nous transporte dans un environnement connu, la ville de Paris. Soit, c'est le Paris de la Belle Epoque mais cela reste tout de même notre bonne vieille capitale. On s'y sent bien, comme à l'abris. Ça nous rassure jusqu'à ce qu'on relève ici ou là des éléments détonants. On se retrouve ainsi déroutés, parfois émerveillés, parfois désenchantés. Finalement on finit par en perdre tous nos repères et on est bien obligés de se laisser guider pour voir jusqu'où nous conduira cet étrange voyage.

Une trilogie de fantasy réussie où le merveilleux se manifeste au détour de chaque chapitre pour un envoûtement total. 

Fantasy à la carte